Login

Herbes folles. La flore spontanée à deux doigts de la reconnaissance

Le programme de recherche Acceptaflore, mené par Plante & Cité, vise à connaître la manière dont les différentes catégories de population perçoivent la flore spontanée, résultat de l'abandon progressif du désherbage chimique en ville.

Plante & Cité a dévoilé à Marseille les premiers résultats de son enquête sur la perception de la flore spontanée. Un travail qui demande à être affiné.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Plante & Cité a programmé cette année deux journées sur le thème de l'acceptation de la flore spontanée en ville. La seconde aura lieu le 22 septembre à Rennes, mais la première se tenait à Marseille le 30 juin dernier et a été riche, avec des présentations d'actions locales d'aménagement intégrant la flore spontanée, par exemple. Mais c'est sans conteste la présentation des premiers résultats d'Acceptaflore – enquête dont l'objectif est de savoir si la flore spontanée en ville est plutôt perçue comme un manque d'entretien ou une manifestation positive de la nature en milieu urbain –, qui a occupé la plus grande partie de la matinée.

Plante & Cité a mené cette étude dans le cadre du plan Écophyto 2018 et avec le soutien du ministère du Développement durable et de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema). Sept sites ont été choisis à Melle (79), Poitiers (86), La Cotinière (17), Lille (59), Torcy (77), Lauris (84) et Marseille (13). Trois grandes régions sont ainsi représentées, l'Ouest, le Nord et la région parisienne, et le sud de la France, avec des communes de tailles différentes. Le but était de « vérifier l'influence de différentes variables, d'une part des facteurs spatiaux, d'autre part des facteurs socio-économiques » sur la perception de cette flore.

Ce qui plaît et déplaît le plus...

Dans chaque commune, des micro-habitats (pieds d'arbres ou de murs) ou des macro-habitats (parcs, talus) ont été sélectionnés et des personnes (420 en tout) de différents milieux sociaux ont été soumises à un questionnaire sur des aspects aussi divers que le vocabulaire que leur inspirait ce qu'ils voyaient, le nombre d'espèces identifiées, ce qui leur plaisait ou leur déplaisait...

Concernant les évocations, celles liées à l'entretien sont les plus fréquentes (39 % des réponses). Des termes se rapportant au milieu horticole reviennent souvent (près de 100 citations) tout comme le vocabulaire relevant du registre de l'esthétique.

Mais la réponse la plus marquante de cette enquête reste certainement celle relative à ce qui plaît ou déplaît dans la flore spontanée. Dans les deux cas, l'avis le plus fréquemment émis est le même : rien ! « Une indifférence envers ce type de végétation ? », s'interrogent les responsables de l'enquête...

Pour ce qui plaît, les personnes enquêtées évoquent la couleur (18 %), le côté naturel (17 %)...

Pour ce qui déplaît, les sondés répondent le manque d'entretien (18 %), la saleté (14 %)...

La flore spontanée est plus appréciée dans les macrohabitats que dans les microhabitats. Une végétation dense est également préférée. Les gens du Nord sont mieux informés sur la gestion des espaces verts que ceux du Sud et ils perçoivent davantage la flore spontanée comme une référence à la nature sauvage.

Enfin, dans le panel de villes enquêtées, il semble que les habitants des grandes agglomérations fassent plus référence à la flore horticole et tolèrent moins les plantes spontanées que ceux des petites villes. Comme le précise Damien Provendier, coordonnateur du programme pour Plante & Cité, ce dernier résultat reste cependant discutable, car il va à l'encontre de ce que l'on peut constater sur le terrain et il est certainement lié à l'échantillonnage, avec seulement deux petites villes enquêtées...

Pascal Fayolle

L'ensemble des résultats sera disponible en septembre prochain sur le site www.ecophytopro-zna.fr et www.plante-et-cite.fr

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement